Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/101

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patriotiques et de bienfaisance furent, avec la recrudescence des souffrances du siège, moins nombreuses qu’au début de la guerre. Elles eurent lieu aux Bouffes, à la Porte-Saint-Martin, au Grand-Hôtel ; les programmes furent analogues à ceux que nous avons cités.

Dans les salles mal éclairées par des lampes fumeuses, le froid était si vif que les artistes distinguaient à peine les spectateurs derrière une buée épaisse que formaient les haleines condensées par le froid.

Le souvenir de ces soirées du siège est resté dans la mémoire de tous ceux qui y ont assisté. Il s’en dégageait, sans doute, un contraste pénible entre l’attrait du spectacle et les tristesses de la réalité ; mais ce qui en faisait le charme bien particulier, c’était cette impression d’intimité qui était bien la caractéristique de l’époque. Les souffrances supportées en commun rapprochaient les assiégés. On vivait ensemble aux avant-postes, au corps de garde ; on s’interrogeait sans cesse, dans les rues et sur les boule-