Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/106

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prenait les allures d’une véritable soirée théâtrale, telle cette réunion à la salle Sax, rue Saint-Georges, où les gardes nationaux restant à Paris fêtaient, à la veille de Champigny, leurs camarades des compagnies de marche qui partaient le lendemain. Il y avait là Lassouche, Grivot, Émile Pessard, Gaboriau, Solon, du Théâtre-Italien. Émile Pessard se mit au piano ; on chanta, on dit des vers pour se séparer tard dans la nuit à travers les rues obscures.

Les « redoutes » où Arsène Houssaye réunissait en son hôtel de l’avenue de Friedland le Tout-Paris artiste et mondain étaient célèbres sous le second Empire. Comme un écho, qui semblait lointain, de la gaîté insouciante des fêtes de l’hiver précédent, Arsène Houssaye voulut réunir ses amis malgré les tristesses du siège. Auber souffrant et très abattu depuis le début de la guerre, Léon Say, Henri Meilhac, François Coppée, Louis Ratisbonne assistaient à cette soirée dont nous avons retrouvé le curieux programme :