Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suite du départ de beaucoup d’artistes. Thiron joua le Malade imaginaire, à la grande indignation de Coquelin, réfugié à Versailles, et qui aborda ainsi un de ses amis : « — Ah ! mon cher, que dites-vous de ce qui se passe à Paris, c’est épouvantable ! — Eh oui, cette révolution, alors que les Allemands n’ont pas encore évacué le territoire… — Il s’agit bien de cela ; vous ne savez donc pas ce que l’on fait au Français ! Thiron joue les grands premiers comiques !!! »

Les représentations se poursuivaient cependant malgré les difficultés de distribution des rôles et aussi le peu d’empressement du public. Le 31 mars, le jour même où Régnier quittait définitivement le théâtre, avaient lieu, au bruit du canon, les obsèques de Samson, mort à Auteuil, à l’âge de soixante-dix-huit ans.

Les événements du siège avaient déjà fortement ébranlé la situation de la Comédie-Française. L’armistice n’avait donné que quelques lueurs d’espoir. La proclamation de la Commune don-