Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/118

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vous l’écris plongé dans le désespoir. Depuis huit jours, nous sommes au milieu d’une horrible bataille, les obus et les balles pleuvent comme grêle, impossible de sortir des caves ! Ma maison est criblée de projectiles, tout sommeil nous est interdit. Ayez pitié de cette horrible position et ne m’en veuillez pas. Vingt fois j’ai tenté d’entrer dans Paris, et vingt fois j’ai échoué. Et, en admettant le succès, pouvais-je laisser les miens abandonnés à une situation pareille ? Ce n’est pas avec un homme comme vous qu’il faut insister, et si, comme directeur, vous devez me blâmer, je suis sûr que, comme homme et comme fils, vous m’absoudrez complètement. Quoique nous ayons reçu, cette nuit, deux balles dans la chambre de mon père, la situation, depuis ce matin, semble se débattre d’un autre côté. Tout semble se concentrer sur Neuilly et Courbevoie, mais les éclaireurs de Versailles sont en vue et, si Asnières est occupé de nouveau, nous serons probablement anéantis. Encore une