Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/19

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bruyantes manifestations qui semblent une réalité des fanfaronnades du Siège de Tarascon, d’Alphonse Daudet. C’était le point de départ de tout ce faux lyrisme, poésies et romances au chauvinisme naïf, maudissant les Prussiens ou exaltant une Alsace de café-concert, où devaient exceller Mmes Bordas ou Amiati. Mais il faut songer à l’état d’esprit de la France à cette époque enfiévrée qui précéda les premières hostilités. Ces manifestations étaient inévitables et spontanées, elles émanaient de spectateurs qui, pour la plupart, devaient, peu de temps après, montrer leur courage, trouver parfois la mort sur les champs de bataille ou résister héroïquement, quelques semaines plus tard, à toutes les souffrances du siège.

Le 18 juillet 1870, jour de la déclaration de guerre, la Comédie-Française donnait le Lion amoureux. La recette n’était pas brillante, 1,167 francs ! Le vrai spectacle était dehors : les boulevards envahis par la foule, l’effervescence de la rue attiraient davantage les Parisiens ; la