Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saurais m’y associer. Il y a bien assez de pauvres diables sur le pavé sans en augmenter le nombre. L’industrie des théâtres donne à vivre à quantité de personnes, qui du jour au lendemain se trouveraient sans pain si elle suspendait tout à coup le travail de ses usines. Nous avons lieu d’espérer que cette crise sera aussi courte qu’elle est terrible…

« Les directeurs qui conservent leurs troupes au complet, qui luttent contre le désarroi général auront bien mérité de l’art dramatique. Loin de blâmer leur persévérance, il faut leur accorder l’estime dont ils sont dignes. Ils contribuent à tenir en haleine le moral des Parisiens ; ils nous détachent un instant des idées de deuil qui, après nous avoir affligés, ne doivent pas finir non plus par nous abattre. »

Ces saines et justes réflexions eurent un écho dans le public comme dans toute la presse ; elles firent mieux comprendre combien était digne d’intérêt la détresse dans laquelle allait tomber le personnel des théâtres.