Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/61

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fermaient leurs portes, d’assurer aux artistes comme aux employés un traitement égal à la moitié de leurs émoluments pour ceux qui gagnaient moins de 200 francs, au tiers pour les appointements excédant ce chiffre. Mais avec le siège, avec les événements de la Commune, ces promesses pourraient-elles être tenues ? Que de misères se préparaient, perdues dans la détresse commune de ce terrible hiver de 1871[1] !


  1. Quelque triste que fût la vie de Paris, l’aspect de Berlin, malgré les victoires successives des armées allemandes, était, paraît-il, plus sinistre encore. La Taglioni, devenue comtesse de Gilbert de Voisins, à la recherche de son fils, officier de zouaves, blessé et prisonnier à Gravelotte, et qu’elle devait retrouver à Cologne, écrivait ses impressions sur la capitale prussienne :

    « La ville est morte, les rues sont désertes. On ne rencontre que des femmes en deuil et des vieillards. La consternation est générale, la misère est épouvantable, la vie impossible à quiconque n’est pas très riche. Les grands magasins sont fermés. On s’étonne que, toujours vainqueurs, les Prussiens n’aient pas anéanti l’armée française et pris Paris. On parait singulièrement découragé. »