Page:Labarthe - Voyage au Sénégal pendant les années 1784 et 1785, 1802.djvu/81

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L’éléphant est célèbre pour son intelligence, sa docilité, son courage, sa force et sa grosseur ; on ne saurait trop s’étonner de voir que les Africains n’aient pas tenté d’imiter les peuples de l’Inde, en apprivoisant un animal aussi utile : au contraire, ils le redoutent. Ces hommes, peu réfléchis, se hâtent de le tuer, afin d’en avoir les dents dont ils font un grand commerce. Le profit qu’ils y trouvent leur fait méconnaître les autres avantages qu’ils pourraient en retirer.

Un ancien habitant du Sénégal m’a conté un trait, où j’ai reconnu la morale de la pièce des Chasseurs et de la Laitière.

Il chassait à la Grand’terre ; il aperçoit un nègre nonchalamment appuyé sur le canon de son fusil.
— Blanc, s’écrie celui-ci, veux-tu m’acheter des dents d’éléphant ?
— Avec plaisir, où sont-elles ?
— Viens, il est là, nous le tuerons.
On juge, bien que notre habitant fut peu