Page:Labenski - Empédocle, vision poétique, suivie d'autre poésies par Jean Polonius, 1829.djvu/190

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Le soleil se couchait : un bandeau vert et pâle
Marquait à l’horizon la mer occidentale ;
Et plus près, se peignant sur un ciel rose et pur.
S’étendaient des plaines fertiles,
Des bois, des coteaux et des villes,
Bordes de montagnes d’azur !...
C’était elle !... c’était cette terre bénie
Qu’à ses yeux promit l’Éternel !
Ce pays de lait et de miel
Qu’à poursuivre sans cesse il consuma sa vie ;
Pour qui des Pharaons il brava la furie.
Pour qui furent vaincus tant de périls divers,
Les flots, les sables nus, les stériles déserts,
Et la révolte ou l’apathie
D’un vulgaire ignorant, qu’hier comme aujourd’hui
Il a fallu servir et sauver malgré lui.

C’était elle, ô douleur !... au travers de l’abîme,
Il étendait les bras vers ses lointains sommets !
Mais en vain son regard planait de cime en cime ;
Il devait l’entrevoir, — mais la toucher, jamais !...

Pleure l’arrêt irrévocable !
Pleure, prophète infortuné !