dimanche. Comme elle est un peu sourde, elle fait rendre à l’instrument son maximum de sonorité. Il semble que tous ces sons, toutes ces voix la stimulent à sa besogne, lui donnent de nouvelles forces. Avec un intérêt extrême, elle suit les incidents et les scènes des interminables histoires dont elle entend une tranche chaque jour. Elle écoute… Puis soudain, un caprice l’appelle ailleurs. Elle s’en va travailler dans le jardin, bricoler sous la remise ou encore, elle grimpe en haut de la maison et s’en va fouiller dans l’incroyable capharnaüm qu’est devenu le grenier. Complètement absorbée par ses occupations, elle oublie l’appareil de radio qui continue d’emplir la petite cuisine de son charivari. Alors, Zélie énervée, agacée par toutes ces chansons, ces histoires, ces discours qui lui cassent les oreilles et lui donnent des maux de tête, tente de mettre le holà.
— Si vous allez sarcler dans le jardin ou faire le ménage dans la remise, vous n’avez pas besoin de radio, remarqua-t-elle.
— Ah, j’ai oublié de fermer l’appareil, répond la tante Françoise.
Mais c’est toujours la même chose. Et Zélie excédée et qui est près de ses sous estime que c’est là une dépense absolument inutile. Ça n’a pas de bon sens, remarque-t-elle, de laisser le radio ouvert à cœur de jour et de se faire ennuyer en plus.
Une semaine environ après l’incident du camion, la tante qui était allée faire un bout de prière à l’église rentrant à la maison jeta un coup d’œil sur la pendule. Elle craignait d’être en retard pour les décès. Par chance, elle arrivait juste à temps. Machinalement, elle se dirigea vers