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Page:Laberge - Peintres et écrivains d'hier et d'aujourd'hui, 1938.djvu/129

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Hal ross perrigard



Depuis très longtemps, les toiles de Hal Ross Perrigard ont pour moi une attraction spéciale. Elles m’intéressent tout particulièrement. Certes, il y a des centaines et des centaines de peintres qui peuvent habilement et même agréablement représenter une maison, une rivière, un arbre, une montagne, mais ils nous offrent un aspect, une image et c’est tout. Perrigard, lui, donne davantage. Il ne s’arrête pas à la représentation picturale du paysage qu’il peint ; il nous fait voir l’âme même de son sujet, nous fait entrevoir et comprendre sa vie intérieure. Nous avons ainsi un tableau qui diffère de tous les autres, qui nous parle un langage que nous entendons et nous procure une qualité d’émotion qui fait défaut dans la plupart des autres peintures.

Les premières toiles de Perrigard que j’ai vues ont produit sur moi une profonde impression. Elles avaient un caractère, une personnalité, une vie que je n’avais pas rencontrés ailleurs. Cette impression ressentie il y a bien longtemps ne s’est jamais effacée. Au contraire, chacune des œuvres de cet artiste a accentué cette sensation d’art.

Perrigard, on ne saurait trop insister sur ce point, est un artiste très personnel, un artiste qui sait comprendre ses sujets, qui ne s’arrête pas aux apparences, mais va plus profondément, qui cherche et trouve l’âme intime enfermée et cachée sous la matière, mais qui se révèle à lui, parce qu’il possède la sympathie, le don de comprendre, de deviner.