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Page:Laberge - Peintres et écrivains d'hier et d'aujourd'hui, 1938.djvu/169

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Jos. charlebois



Lorsque j’entendis mentionner pour la première fois le nom de Jos. Charlebois, c’était comme celui de l’arbi­tre de l’élégance à Montréal. On le proclamait l’homme le plus chic, le mieux vêtu de la métropole. Les jeunes filles parlaient avec admiration de la coupe et de la nuance de ses pardessus et de ses merveilleux gilets. Un Beau Brummel quoi ! Je savais en plus qu’il était employé à un salaire éle­vé à l’hôtel de ville et l’on se plaisait à dire qu’il était « flush ». Quelqu’un m’expliqua qu’il levait les plans des rues et du cadastre de la cité. Ainsi présenté, le personnage ne m’intéressait que médiocrement. Des années passèrent, puis un jour, en 1902, je crois, je le rencontrai et, dans cet élé­gant, dans ce fonctionnaire de la ville, je trouvai non seule­ment un homme fort sympathique et remarquablement culti­vé, mais un artiste. Immédiatement, nous devînmes amis et nous le restâmes jusqu’à la fin.

Maintenant qu’il n’est plus et que sa disparition donne à son oeuvre le recul voulu pour la juger avec impartialité, il convient de reconnaître que Jos Charlebois a été un ar­tiste de premier ordre. Il a été un brillant caricaturiste et l’un des plus parfaits enlumineurs de son époque. Dans ce dernier genre, il a excellé et il a été sans rival dans son pays. Il a laissé une œuvre qui perpétuera son nom.

Charlebois a publié une série d’albums : Nos petites filles, Le prince de Galles à Québec, La Bêche, Saint-Jean-Baptistes d’Autrefois, Montréal-Juif, Monsieur Gouin en voyage, Bo-