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Page:Laberge - Peintres et écrivains d'hier et d'aujourd'hui, 1938.djvu/51

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Henri beau



Voilà bien des années que Henri Beau nous a quittés pour aller vivre en France. Il n’est cependant pas oublié et les nombreux amis qu’il a laissés ici s’intéressent toujours à la carrière de celui-là qui, parmi les peintres canadiens-français de son époque, a exprimé avec le plus de perfection, de sincérité et d’originalité l’idéal de beauté qui est en lui. Depuis vingt-cinq ans environ, il habite Paris où il exécute pour le département des Archives du Canada des peintures, des dessins et des croquis relatifs à l’histoire de la Nouvelle-France. En plus, il expose irrégulièrement au Salon du Printemps.

Celui-ci a voulu vivre pleinement sa vie. Il est parti un jour pour aller vivre ailleurs avec « la femme qu’il aimait », celle-là qui lui avait inspiré la grande passion, qui était l’inspiratrice et qui est sa fidèle compagne.

Henri Beau est le doyen de ce groupe d’artistes canadiens qui, il y a environ quarante ans, partirent d’ici pour aller étudier l’art à Paris et qui comptait dans ses rangs Franchère, St-Charles, Paradis, Gill, Lamarche, Béliveau, St-Hilaire, etc.

Exceptionnellement bien doué, Beau était en plus un tra­vailleur acharné et enthousiaste, un artiste absolument sin­cère et désireux de faire sa marque. Pendant une dizaine d’années, il mangea la traditionnelle vache enragée quand ce n’était pas du cheval, mais il étudia, progressa, se forma, acquit son métier. Il devint un peintre remarquable dont les œuvres s’imposaient à l’attention des connaisseurs. L’on