Page:Labiche - Le Voyage de monsieur Perrichon, Gage, 1905.djvu/30

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Scène IV.

ARMAND, DANIEL.

Armand. — Qu’est-ce que vous dites de cela, mon cher Daniel ?

Daniel. — Que voulez-vous ! c’est de la veine !… vous sauvez le père, vous cultivez le précipice, ce n’était pas dans le programme !

Armand. — C’est bien le hasard.

Daniel. — Le papa vous appelle Armand, la mère pleure et la fille vous décoche des phrases bien senties… empruntées aux plus belles pages de M. Bouilly… Je suis vaincu, c’est clair ! et je n’ai plus qu’à vous céder la place…

Armand. — Allons donc ! vous plaisantez…

Daniel. — Je plaisante si peu, que, dès ce soir, je pars pour Paris…

Armand. — Comment ?

Daniel. — Où vous retrouverez un ami… qui vous souhaite bonne chance !

Armand. — Vous partez ? Ah ! merci !

Daniel. — Voilà un cri du cœur !

Armand. — Ah ! pardon ! je le retire !… après le sacrifice que vous me faites…

Daniel. — Moi ? entendons-nous bien… je ne vous fais pas le plus léger sacrifice. Si je me retire, c’est que je ne crois avoir aucune chance de réussir ; car, maintenant encore, s’il s’en présentait une… même petite, je resterais.

Armand. — Ah !