Page:Labiche - Le Voyage de monsieur Perrichon, Gage, 1905.djvu/46

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Perrichon, lisant. — « Je ferai observer à M. Perrichon que la mer de Glace n’ayant pas d’enfant, l’e qu’il lui attribue devient un dévergondage grammatical. » Signé : « Le Commandant. »

Tous. — Hein ?

Henriette, bas à son père. — Oui, papa ! mer ne prend pas d’e à la fin.

Perrichon. — Je le savais ! Je vais lui répondre à ce monsieur. (Il prend une plume et écrit.) « Le Commandant est un paltoquet ! » Signé : « Perrichon. »

Le Guide, rentrant. — La voiture est là.

Perrichon. — Allons ! dépêchons-nous. (Aux jeunes gens.) Messieurs, si vous voulez accepter une place ? (Armand et Daniel s’inclinent.)

Madame Perrichon, appelant son mari. — Perrichon, aide-moi à mettre mon manteau. (Bas.) On vient de me demander notre fille en mariage…

Perrichon. — Tiens ! à moi aussi !

Madame Perrichon. — C’est M. Armand.

Perrichon. — Moi, c’est Daniel… mon ami Daniel.

Madame Perrichon. — Mais il me semble que l’autre…

Perrichon. — Nous parlerons de cela plus tard…

Henriette, à la fenêtre. — Ah ! il pleut à verse !

Perrichon. — Ah diable ! (À l’aubergiste.) Combien tient-on dans votre voiture ?

L’aubergiste. — Quatre dans l’intérieur et un à côté du cocher…

Perrichon. — C’est juste le compte.

Armand. — Ne vous gênez pas pour moi.

Perrichon. — Daniel montera avec nous.