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Page:Labiche - Le Voyage de monsieur Perrichon, Gage, 1905.djvu/63

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Daniel. — Je me suis adressé à un de nos peintres les plus illustres… un de ceux qui travaillent pour la postérité !…

Perrichon. — La postérité ! Ah ! Daniel ! (À part.) C’est extraordinaire comme j’aime ce garçon là !

Daniel. — Je tiens surtout à la ressemblance…

Perrichon. — Je crois bien ! moi aussi !

Daniel. — Mais il sera nécessaire que vous nous donniez cinq ou six séances…

Perrichon. — Comment donc, mon ami ! quinze ! vingt ! trente ! ça ne m’ennuiera pas… nous poserons ensemble !

Daniel, vivement. — Ah ! non… pas moi !

Perrichon. — Pourquoi ?

Daniel. — Parce que… voici comment nous avons conçu le tableau… on ne verra sur la toile que le mont Blanc…

Perrichon, inquiet. — Eh bien, et moi ?

Daniel. — Le mont Blanc et vous !

Perrichon. — C’est ça… moi et le mont Blanc… tranquille et majestueux !… Ah çà ! et vous, où serez-vous ?

Daniel. — Dans le trou… tout au fond… on n’apercevra que mes deux mains crispées et suppliantes…

Perrichon. — Quel magnifique tableau !

Daniel. — Nous le mettrons au musée…

Perrichon. — De Versailles ?

Daniel. — Non, de Paris…

Perrichon. — Ah ! oui… à l’Exposition !…

Daniel. — Et nous inscrirons sur le livre cette notice…