Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/39

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Célimare.

Cachez ça : j’aime mieux tout dire… Oui, belle-maman, j’ai aimé une femme : vous pensez bien que je ne suis pas arrivé à mon âge… oui, j’ai été chez elle tous les soirs pendant cinq ans…

Madame Colombot.

Pendant cinq ans…

Bocardon.

Tous les soirs… je réclame…

Célimare.

Mais d’un mot je puis dissiper vos inquiétudes : depuis six mois, cette femme n’est plus… une fin tragique et prématurée est venue l’enlever à mon affection… et à l’estime de son mari.

Bocardon, à part.

Il y a un mari : je conterai ça à Ninette, ça la fera rire !

Madame Colombot.

Et cette femme, peut-on savoir ?…

Célimare.

Impossible : il faudrait vous la nommer et son mari existe…

Il remonte un peu.

Bocardon.

Il ne serait pas content.

Madame Colombot.

Qui m’assure que vous ne me faites pas une histoire ?…

Bocardon.

Ah ! belle-maman !

Madame Colombot.

Donnez-moi votre parole d’honnête homme…