Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/191

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Thibaudier.

Non ! elle ne m’en a pas soufflé mot…

Frémissin, à part.

Ah ! mon Dieu !… mais alors… c’est encore plus difficile. (Haut, avec effort.) Monsieur… c’est en tremblant…

Thibaudier, éludant la question.

Quel soleil ! regardez donc ce soleil ! ça va tout brûler…

Frémissin.

Oui… moi, je couvre avec des paillassons… (Reprenant.) C’est en tremblant que je viens solliciter la faveur de…

Thibaudier, de même.

Voulez-vous vous rafraîchir ?

Frémissin.

Merci ! je ne bois jamais entre mes repas.

Thibaudier.

Moi non plus… Une fois, j’avais très chaud… j’ai voulu boire un verre de bière… ça m’a fait mal.

Frémissin.

Allons ! tant mieux ! tant mieux !… Je viens solliciter la faveur…

Thibaudier, éludant toujours.

Ah ! vous cultivez des rosiers ?…

Frémissin.

J’ai exposé l’année dernière l’Etendard de Marengo.

Thibaudier.

Et moi le Géant des batailles… trois pouces de diamètre !

Frémissin.

Avez-vous le Triomphe d’Avranches ?