Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/227

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Folleville.

Oui, mais le lendemain je me présentais chez vous avec deux témoins.

Manicamp.

Un duel ! avec vous !… je n’eus que la force de vous dire : "Ah ! Folleville ! mon bon Folleville ! embrassons-nous, Folleville ! "

Folleville, se méprenant et lui ouvrant les bras.

Avec plaisir, Mani… ah ! non !

Manicamp.

Alors, je vous offris ce que j’avais de plus précieux, ma fille, un trésor, une ange, une perle !

Folleville.

Certainement, mais…

Manicamp.

Air : Avec un fil pareil

Si nous voyons un plongeur intrépide
De l’océan bravant l’épouvantail,
Descendre au fond d’un élément perfide…
C’est pour cueillir la perle ou le corail ;
De même, hélas ! un jour, dans une mare
N’avez-vous pas plongé comme un goujon ?
Je vous devais, mon cher, la perle rare,
Moi qui vous ai procuré le plongeon ;
Ma fille doit être la perle rare
Qui dédommage à l’instant du plongeon.

(Parlé.) D’ailleurs, vous l’aimez.


Folleville.

Permettez…

Manicamp.

On ne peut pas ne pas aimer ma fille !