Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/307

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Antony, tendant son verre.

Patron… donnez-moi à boire.

Madame Galimard, poussant un cri.

Ah !…

Antony, se servant, et criant aussi.

Ah !…

Madame Galimard, à part.

Il m’a reconnue !… et devant mon mari !

Galimard, à part.

Que lui dire ?… (S’efforçant de rire.) Tu vois, Caroline, c’est… ce pauvre garçon qui déjeune… il mourait de faim… et il déjeune.

Antony.

Oui… je déjeune… je mourais de faim, et… je déjeune.

Madame Galimard.

Eh bien, mais il n’y a pas de mal à ça. (À Antony.) Continuez, mon ami.

Galimard, à part, avec étonnement.

Hein ?

Antony, de même.

Son ami !

Madame Galimard.

Mais il n’a rien à manger, ce garçon… Voyez donc, Galimard, dans le buffet, des biscuits, des confitures…

Galimard, courant au buffet.

Voilà ! voilà !

Madame Galimard, bas et vivement à Antony.

Silence ! devant mon mari !

Antony.

Hein ?