Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/202

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Théréson.

Il part… bonne brise… vent arrière… est-nord-est… dix nœuds à l’heure… qu’il aurait mouillé à Sumatra en moins de deux mois si ça avait duré comme ça… mais je t’en fiche…

Antoine.

Ah !

Miette.

Pas plus tôt passé le détroit, voilà une tempête !…

Théréson.

Oh ! mais une tempête !… une de ces tempêtes !…

Antoine.

Enfin, une forte tempête !…

Théréson

Air : Femmes, voulez-vous éprouver

Battu par le flot inhumain,
Son navire fait avarie,
Et l’ouragan le jette enfin
Sur les côtes de Cafrerie…
Pauvre Marcasse, hélas ! c’est là
Qu’aux Cafr’s il servit de pâture.

Miette

Un homme si bon !

Théréson

C’est pour ça
Qu’ils en ont fait leur nourriture,
On n’a plus retrouvé que son gilet de flanelle…

Miette.

Et qu’ils en avaient mangé une manche aussi !

Antoine, cherchant à les consoler.

Que voulez-vous !… chaque peuple a ses usages !