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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/293

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MAURICE.

Oui, madame… Une idée gigantesque ! J’associe tous les propriétaires… suivez-moi bien !… au moyen d’une prime fixe à remboursement garanti différé parfaitement, d’ailleurs par un calcul différentiel et proportionnel établi par des tables dont vous allez comprendre le mécanisme…

CLÉMENCE.

Oh ! pardon… les chiffres… Je vous avoue que je m’attendais à une confidence… d’une tout autre nature.

MAURICE.

Quoi donc ?

CLÉMENCE.

Oh !… que sais-je ! un chagrin de votre âge… une inclination contrariée pour votre cousine… ou pour toute autre femme…

MAURICE.

Oh ! les femmes !… les amourettes !… Je n’ai pas le temps… j’en suis revenu.

CLÉMENCE.

À dix-neuf ans !…

MAURICE.

Complètement !

CLÉMENCE, à part.

Et il me dit cela en face ! (Haut.) Alors, monsieur, en quoi votre société d’assurances peut-elle m’intéresser ?

MAURICE, avec feu.

Ah ! madame, c’est ici que vous pouvez être l’ange de ma vie, la fée bienfaisante de mon avenir.

CLÉMENCE.

Moi ? comment ?