Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/324

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ceci. (Changement de main.) Non, c’était l’autre… Ça ne fait rien… et je lui ai fait la déclaration suivante : « Madame, tant que vous n’aurez pas retiré le mot… dont je ne veux pas souiller mes lèvres… il n’y aura rien de commun entre nous… et vous pouvez dès aujourd’hui vous considérer comme étant madame veuve Gaillardin… Je vous salue !… » Et, depuis trois semaines, nous en sommes là !… Elle vient de m’envoyer cette lettre d’invitation pour son bal de ce soir… La politesse exige que je lui dépose ma carte… cornée.

Il prend une carte dans son portefeuille et frappe à gauche. — Annette paraît.
GAILLARDIN, à Annette.

Madame Gaillardin est-elle chez elle ?

ANNETTE.

Oui, monsieur, si vous voulez entrer ?

GAILLARDIN.

Merci… je suis un peu pressé… veuillez lui remettre cette carte.

ANNETTE.

Tout de suite, monsieur.

Elle disparaît.
GAILLARDIN, seul.

Dans huit jours, je lui en déposerai une seconde… également cornée… et je serai parfaitement en règle avec les convenances.