Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/424

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pas fâché d’introduire un peu de gendarmerie dans la maison.

Madame Montaudoin.

Mais pourquoi ?

Montaudoin.

Ah ! si je te le disais, tu ne dormirais pas !

Madame Montaudoin.

Tiens ! ça ne peut pas durer comme ça… maintenant surtout, que nous allons nous trouver seuls… Montaudoin, tu as quelque chose ?

Montaudoin.

C’est possible !

Madame Montaudoin.

Quelque chose qui te ronge… qui te mine… Je suis ta femme, j’ai le droit de tout savoir.

Montaudoin.

Non… tu n’as pas le moral assez fort pour supporter une pareille confidence.

Madame Montaudoin.

Je devine : tu es jaloux !

Montaudoin.

Moi ? de qui ?

Madame Montaudoin, piquée.

Eh bien, de moi, donc ?

Montaudoin.

Oh ! par exemple !

Madame Montaudoin.

Montaudoin, je te le jure sur les cendres de notre fille qui va se marier… jamais, au grand jamais, je ne me suis écartée une minute de la ligne droite.