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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/461

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Fernande.

Mais, papa, les tiges n’ont pas d’œufs !

Montaudoin.

Ces reptiles ne devraient pas en avoir, mais ils en ont !… (À part.) Comme elle lui ressemble ! (Haut.) Tu comprends maintenant que la position est complètement changée… Ces quatre-vingt mille francs… je les avais économisés… sou par sou… car il faut que tu saches cela… Je me privais de tout… Je me privais de prendre un fiacre… Je prenais un parapluie… Je me disais : "Ce sera pour elle !…" Quand j’allais au café… j’emportais mes morceaux de sucre… toujours pour elle !… Enfin, je n’aime pas le bœuf… ta mère nous le servait tous les jours… Et tu me voyais m’écrier d’un front radieux : "Ah ! le bon bouilli !… ah ! le bon bouilli ! " (S’attendrissant.) C’était pour elle !… Voilà !… voilà, mon enfant, pourquoi je ne peux pas te donner de dot.

Fernande.

Mais je ne vois pas quel rapport ?…

Montaudoin.

Ah ! je ne t’en veux pas, à toi… ce n’est pas ta faute… Tu es le crime, mais tu n’es pas le criminel !

Fernande.

Moi ?

Montaudoin, remontant un peu à droite.

Quant à lui !… Après la noce ! après la noce ! Je vais préparer la chambre jaune. (Revenant et l’embrassant.) Fernande, pense à celui qui fut quelque temps ton père.

Fernande.

Mais, papa !…