Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ROSA.

Ah ! tenez. Octave, vous pouvez vous vanter de m’avoir joliment mise dedans, vous !

OCTAVE.

Comment ?

ROSA.

C’est vrai… je rencontre un petit jeune homme… gants paille, bottes vernies, lorgnon à l’œil, l’air un peu anglais… je me dis : « Ça peut être une bonne connaissance… Voyons ! »

OCTAVE.

Il me semble que je ne vous ai jamais donné que de bons conseils.

ROSA.

Oui, mais vous ne m’avez jamais donné que ça !

OCTAVE.

Rosa, je ne vous comprends pas…

ROSA.

Jamais un plaisir… une surprise… Vous ne me promenez pas… il faudrait prendre une voiture !

OCTAVE.

Oh !… avec les changements de tarif, on ne s’y reconnaît plus !… J’aime mieux aller à pied !

ROSA.

Vous ne m’avez jamais offert le moindre souvenir… une bague… un bout de bracelet… pas même un bouquet !

OCTAVE, vivement.

Pour le bouquet, j’ai eu tort !

ROSA.

Et aujourd’hui… la première fois que vous me condui-