Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/251

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MIRANDA.

Il m’a dit : « Il fait bien chaud ! »

MADAME DE BOIROSÉ.

À la bonne heure ! c’est un homme bien élevé !

MIRANDA.

Et qui craint la chaleur ! En vérité, maman, vous me surveillez… on dirait que vous êtes jalouse de moi !…

MADAME DE BOISROSÉ, lui prenant la main avec une émotion comique.

Ah ! ma fille !… sais-tu ce que c’est qu’une mère ?

MIRANDA, naïvement.

Non, maman, pas encore !

MADAME DE BOISROSÉ.

C’est juste ! nous en recauserons plus tard !

DUTILLET, apercevant Fructueux qui entre avec sa fille.

Ah ! voilà M. Fructueux et sa fille !…

FRUCTUEUX, saluant madame de Boisrosé.

Madame… mademoiselle…

MIRANDA, à Rosine.

Comme tu arrives tard !…

ROSINE.

C’est demain le 15… et, comme papa est propriétaire… il a voulu signer toutes ses quittances avant de partir… cent soixante-deux signatures !

FRUCTUEUX, avec bonhomie.

J’avoue ma faiblesse… j’aime à signer mes quittances !… C’est même le seul instant de bonheur que j’aie pendant le trimestre… tout le reste m’ennuie…