Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/28

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pressentiment que ce fiacre nous portera malheur." (Parlé.) Elle était bébête avec ses pressentiments !… Je me rappelle qu’un jour elle avait rêvé d’un chat noir… et elle prétendait que c’était le commissaire de police.

Pétunia, entrant.

M. Marjavel vous attend.

Elle sort par la droite.

Jobelin, reprenant sa bouteille et son bouquet.

Ah ! très bien, je vais lui offrir un bouquet de roses et une bouteille de rhum de 1789… il n’y en a qu’une au monde.

Il sort.


Scène VI

Ernest, seul ; il est entré par le fond, porte un bouquet de roses et une bouteille de rhum

Je viens souhaiter la fête à Marjavel, un bouquet de roses et une bouteille de rhum de 1789… il n’y en a qu’une au monde… Je l’ai chipée à mon oncle Jobelin… Sapristi ! que j’ai mal aux reins !… Cet animal de Marjavel m’a fait arroser hier jusqu’à neuf heures du soir… (Regardant la porte de gauche.) Pauvre Hermance !… c’est bien pour toi ! Voilà son portrait. (S’adressant au portrait.) Oh ! nous fûmes bien coupables. (Il dépose sa bouteille et son bouquet sur la console de droite. Apercevant la tête de Mélanie.) Tiens ! c’est l’autre ! Mais qui est-ce qui retourne donc toujours la vieille ? (Il retourne le portrait côté d’Hermance.) Oui ! nous fûmes bien coupables. (S’adressant au portrait de Marjavel.) Nous t’avons trompé, Marjavel !… homme excellent !… homme parfait !… homme admirable !… Je n’ai pas de remords, parce que je ne me repens