Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/356

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Chalandard.

C’est très fort !

Rothanger.

Mais ma femme était sur pied à huit.

Chalandard et Gaudin.

Ah !

Rothanger.

En me réveillant, je l’ai trouvée occupée à découdre mon jabot de dentelles pour s’en faire un col. (À Gaudin.) Tu as entendu, à midi !

Gaudin.

Dame ! monsieur… ça n’est pas ma besogne… D’ailleurs, je n’ai pas de montre.

Rothanger.

Comment ! tu n’as pas de montre ?… à ton âge !

Gaudin.

Non, monsieur… et pourtant ça me serait bien utile pour m’empêcher de me lever trop tôt.

Chalandard, à part.

Quel bon nègre !

Rothanger.

Eh bien, mon ami, je veux t’en donner une, moi.

Gaudin.

Vraiment ? Le rêve de ma vie !

Rothanger.

Le jour du baptême… une montre en or, si c’est un garçon, et en argent, si c’est une fille.

Gaudin.

Ce sera un garçon, soyez tranquille. D’abord, l’œil de Monsieur est tourné aux garçons.