Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/386

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Madame Rothanger.

À cause de la rosée… (À Rothanger.) La vue de ses tourterelles… (Haut.) Allons voir ma corbeille de pétunias.

Laure.

Soit !

Madame Rothanger, à Rothanger.

Les fleurs sont muettes. (Haut.) Venez-vous, Rothanger ?

Rothanger.

Je vous suis… (À part.) Comment me procurer une mèche ?… Si je pouvais, par son domestique…

Ensemble

Air de Mangeant (valse des Bâtons dans les roues)

Clampinais, Chalandard, Balissan.

Quels yeux charmants ! quelle taille adorable !
Quelle douceur brille dans tous ses traits !
Et le cousin me paraît bien coupable
De négliger de semblables attraits.

Madame Rothanger

Ah ! pour son cœur montrons-nous secourable,
Et de l’amour cachons-lui les secrets,
La tourterelle est éloquente en diable,
Les pétunias sont beaucoup plus discrets.

Laure

Le temps pour nous se montre favorable,
L’air du matin est si pur et si frais !
La promenade et son calme adorable
Ont pour mon cœur de séduisants attraits.

Rothanger

Pour son amour montrons-nous secourable,
Et consultons les oracles secrets.
Je vais bientôt, de cet époux coupable,
Connaître enfin les sinistres projets.

M. et Mme Rothanger et Laure sortent par le fond.