Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/84

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Ernest.

Tu dis ?…

Krampach.

Je dis : il l’a déjà dit.

Ernest, va lire, il voit Krampach qui écoute, il le repousse ; celui-ci va à la cheminée et range, puis revient s’appuyer sur le secrétaire en faisant toujours ses comptes.

"Tu crois qu’on peut se promener avec une petite dame et ne donner que vingt-cinq centimes au cocher comme les gens vertueux ? " (Parlé.) Je croyais lui en voir donné cinquante. (Lisant.) "Si tu ne m’envoies pas mille francs avant une demi-heure, je t’en demanderai trois mille." (Parlé.) Le misérable ! où est ma canne ?…

Hermance.

Y pensez-vous ?… Il faut payer… tout de suite…

Ernest.

Mais c’est du chantage.

Hermance.

Préférez-vous un scandale ?…

Ernest.

Non !… (Allant au secrétaire, il repousse Krampach, qui retourne à la cheminée.) Je ne sais pas si j’ai la somme. (Il tourne la clef du secrétaire, puis donne un coup de poing, le secrétaire s’ouvre ; cherchant dans les tiroirs, à part.) Eh bien… mais j’avais un billet… on a ouvert ce secrétaire… c’est quelqu’un qui connaît le coup de poing.

Hermance.

Eh bien ?…

Ernest, revenu à Hermance, et prenant l’argent qu’il a dans sa poche.

Je n’ai que trente-trois francs.