Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 07.djvu/355

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Gaudiband.

Oh ! non ! Nous étions au salon, nous faisions le whist à dix centimes. Il y avait du monde… Sa femme me conseillait… une femme charmante… Il n’y a rien à dire non plus contre sa femme… un coude délicieux !… Elle est un peu mûre, mais elle rachète ça par de si puissants attraits…

Gatinais, riant.

Tais-toi !

Gaudiband.

Pour me conseiller, elle se penchait sur mon fauteuil… en souriant, et dame !… moi, quand une femme sourit, je ne sais pas résister… Je me hasardai à lui prendre le coude…

Gatinais.

Ah ! voilà !… ta manie !…

Gaudiband.

Son mari nous regardait probablement… car, au lieu de continuer son sourire, elle me lance un soufflet…

Gatinais.

Au milieu du salon ?

Gaudiband.

Non, au milieu de la joue… Scandale, tumulte, rupture !… et, depuis ce temps, nous ne nous saluons plus !

Gatinais.

C’est ta faute… Avec ta rage de prendre le coude… À quoi cela te sert-il, à ton âge ?

Gaudiband.

Dame !… Mais…