Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 07.djvu/389

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Gatinais.

Quoi donc ?

Gaudiband.

C’est que… je ne sais comment vous dire ça… j’ai commis une faute… J’étais jeune… j’avais le cœur aimant. (Jetant un coup d’œil à madame Gatinais.) Je l’ai toujours… Je me trouvais à Montauban pour affaires… Dans un bal public, je fis la connaissance d’une petite ouvrière qui travaillait dans une fabrique d’épingles… elle ne fut pas cruelle… nous nous estimâmes.

Gatinais.

Il y a longtemps de ça ?

Gaudiband.

Vingt-quatre ans… Au bout d’un mois, les affaires me rappelant à Paris, je dus rompre cette chaîne de roses…

Madame Gatinais.

Oh ! les hommes ! même les plus laids !

Gaudiband.

Hein ?

Madame Gatinais.

Rien.

Gaudiband.

Quelque temps après, je reçus une lettre timbrée de Montauban et contenant ces simples mots : "Je vais être mère, Edgard ; si vous êtes un honnête homme, venez ! "

Gatinais.

Tu partis ?

Gaudiband.

Non, je l’avoue, je ne gobai pas la chose. Je lui répondis :