Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/115

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Chavarot.

J’ai marché droit à lui… "C’est à M. de Vatinelle que j’ai le désagrément de parler ?… - Oui, monsieur !… - En êtes-vous bien sûr ?… - Mais, monsieur !… - Pas un mot, pas un geste, vous n’êtes qu’un Vatinelle de contrebande…" Il réplique, la colère m’emporte, et je le frappe au visage d’un revers de mon gant !

Vatinelle.

Une gifle !

Chavarot.

Distinguée !… Ce matin, dès l’aube, sur la lisière d’un bois sinistre, deux hommes, la poitrine nue jusqu’à la ceinture, se trouvaient face à face, l’œil en feu et le sabre au poing.

Vatinelle.

Horrible ! horrible !

Chavarot.

Le combat fut long, terrible, acharné ! Enfin, par une feinte savante, j’oblige mon adversaire à se découvrir, et, ma foi…

Vatinelle.

Tu l’as tué ?

Chavarot.

Moi !… Eh bien, oui. (À part.) Ca termine tout.

Vatinelle.

Noble et vaillant Chavarot, sublime Chavarot.

Il lui ramène les cheveux.

Chavarot.

Ne parle de ça à personne… Un commerçant, ça me ferait du tort.