Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Madame de Flécheux, avec résolution.

Mon frère aime mademoiselle Anna et j’ai l’honneur de vous demander sa main.

Courtin.

Comment ! la main de ma fille ? Vous ? un homme qui fait courir ?

Jules.

Pardon… je suis commerçant… J’ai perdu quinze mille francs hier sur les cotons, et vingt mille aujourd’hui sur les savons.

Anna.

Vous voyez, papa !

Courtin, à Jules.

Je ne puis que vous féliciter, monsieur, d’être entré dans cette voie… mais j’ai donné ma parole à Chavarot. Il est inscrit pour fin courant.

Vatinelle.

Chavarot ? il est parti ! vous ne le reverrez plus. Il ramène à l’étranger.

Courtin.

C’est impossible !

Vatinelle.

Le monsieur aux chaises Cupidon… c’était lui !

Courtin.

Comment ! la maison Chavarot ? Ah ! pouah ! (À Jules.) Jeune homme, du moment que vous travaillez sérieusement…

Vatinelle.

Je crois bien ! trente-cinq mille francs de perte !…

Courtin.

Le fait est qu’au bout de l’année… (À Jules.) Votre main, jeune homme.