Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/131

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Mouillebec.

Que M. le marquis y soit ou n’y soit pas… la leçon va toujours !… je suis un homme consciencieux, moi.

La Marquise.

Oh ! très consciencieux !

Mouillebec.

À dix heures… un de vos domestiques m’apporte mon cachet… je le mets dans ma poche… je me permets de le mettre dans ma poche… je me lève… je salue M. le marquis… comme s’il était là… et je lui donne respectueusement un pensum pour avoir manqué la classe…

La Marquise.

Un pensum, au marquis !…

Mouillebec.

Pour le principe ! car, entre nous, c’est moi qui le fais ! ce qui me retarde même beaucoup pour mon jardin… Croiriez-vous que mes pommes de terre ne sont pas encore plantées ?…

La Marquise, posant son tricot et se levant.

Vraiment… Ah çà ! monsieur Mouillebec, pouvez-vous me dire quand mon fils aura terminé ses études ?

Mouillebec.

Dame !… s’il ne vient jamais… je ne vous cache pas que ce sera un peu plus long…

La Marquise.

Encore s’il savait parler sa langue !… mais il lui échappe des énormités… Hier, par exemple, il m’a demandé si ma migraine était guérite.

Mouillebec, indigné.

Guérite !… Je vais de ce pas lui flanquer une leçon sur les participes !