Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/16

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Courtin, tirant une longue liste de sa poche et à lui-même.

Voyons ma liste de courses… (Lisant.) "Passer à la douane, passer à l’entrepôt. Marier ma seconde fille.Acheter deux cravates solides. Prendre des renseignements sur un nommé Chavarot, qu’on me propose comme futur. Voir son compte à la banque." (À Lorin.) À quelle heure le déjeuner ?

Lorin.

À onze heures.

Courtin.

Très bien !… j’aurai le temps de pousser jusqu’à la gare d’Ivry… J’attends des sucres d’Orléans !… Bonjour !

Il sort par le fond.


Scène II

Lorin ; puis Chavarot
Lorin, seul.

Et ça a cent mille livres de rente !… Oh ! oui, j’étais maigre ! M’a-t-il fait frotter à Caen ! Il ne peut pas rester cinq minutes en place… Ce n’est pas un homme, c’est du vif-argent !… Tandis que M. de Vatinelle, son gendre… voilà un maître ! il se lève à onze heures… il est doux, tranquille et bon enfant. Sa maison est un lit de plume, un oreiller. (Regardant la pendule.) Sept heures et demie !… je vais me recoucher…(Il se dirige vers la droite. On sonne à la porte extérieure.) On sonne ! ça ne peut être que M. Courtin !… il aura oublié quelque chose.

Chavarot, il paraît à la porte du fond, il est très affairé.

Mon ami, pourriez-vous me dire s’il est venu un tapissier ce matin présenter une facture pour M. Vatinelle ?