Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/282

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si je lui proposais de m’accompagner ? À deux, c’est plus gai… je le ferais passer devant ! (Haut.) Antoine !

Antoine.

Monsieur ?

Criqueville.

Voyons, franchement… est-ce que tu te plais beaucoup sur cette terre de douleurs ?

Antoine.

Monsieur, ça dépend des jours… Quand il y a de la boue, je n’ai pas à me plaindre.

Criqueville.

Mais, quand tu auras passé dix ans de ta vie à décrotter tes contemporains, où cela te mènera-t-il ?

Antoine.

Tiens ! je me marierai.

Criqueville, retirant son pied.

Imbécile ! ta femme te trompera !

Antoine, se levant.

Pourquoi ça ?

Criqueville.

Tes enfants ne seront pas à toi…

Antoine.

Ah ! par exemple !

Criqueville.

Et, plus tard, tu seras couvert d’infirmités… très laides. (Boitant.) Tu marcheras comme ça !

Antoine.

Mais, monsieur !