Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/432

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Blancminet, très ému, à Mistral.

Et même je ne vous cacherai pas que mon ambition… (À part.) Diable de lorgnon ! (Haut.) Serait de lui faire épouser un notaire.

Bourgillon.

Le notaire de Vitry-le-Brûlé ?

Blancminet.

Si c’était possible ?…

Mistral, à part.

Ah ça ! est-ce qu’il va m’offrir sa fille ?

Il ôte son pince-nez.

Blancminet, à part.

Ah ! il l’a ôté ! (Haut, prenant courage.) Monsieur, je n’ai qu’un enfant… je lui donne trente-cinq mille francs… et, si par hasard vous étiez dans l’intention de traiter… on pourrait faire les deux affaires ensemble.

Mistral, à part, gaiement.

Décidément, on me demande en mariage. (Haut.) Monsieur…

Il veut remettre son pince-nez.

Blancminet.

Non !… ne le remettez pas !

Mistral.

Pourquoi çà ? (Reprenant.) Monsieur, votre demande m’honore… mais, n’ayant jamais eu la bonne fortune de rencontrer mademoiselle votre fille… je demande à la voir un peu.

Blancminet.

Oh ! c’est tout mon portrait !

Mistral.

Merci ! ça suffit !