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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 09.djvu/269

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sapristi ! (Lisant.) "Vous êtes attendu à dix heures précises, chez M. Letrinquier, père de la jeune personne, rue du Foin, au Marais, n° 15… Vous vous présenterez comme architecte… Le père est censé faire bâtir… et vous êtes censé ne rien savoir… Brûlez ma lettre ! " (Parlé.) Ce soir, à dix heures ! (On entend l’air du Bon Tabac joué plus vigoureusement que jamais à l’étage supérieur.) Le Bon Tabac !… Elle m’appelle !… (Tirant sa montre.) Quatre heures !… j’ai encore six heures de célibat pour régulariser mon opération Garambois… Allons-y

Il va vers la porte du fond et l’ouvre.

Une dame voilée se laisse entrevoir.

La Dame Voilée, vivement.

Ne montez pas. C’est mon mari qui joue !

Elle disparaît.

Tacarel.

Bigre ! le mari !… Et sa femme descend l’escalier… Si je lui proposais mon bras… (S’adressant au plafond.) Pianote, mon bonhomme, pianote !… Je vais la suivre !

Madame Champbaudet, entrant avec un plateau servi.

Où allez-vous ?

Tacarel, sur le seuil.

Adieu ! adieu !…

Madame Champbaudet.

Mais ma collation ?

Tacarel.

Impossible ! N’entendez-vous pas l’air : J’ai du bon tabac ? (Il indique l’étage au-dessus, ou l’on entend jouer du piano avec rage.) J’ai du bon tabac !… Bonsoir !

Il disparaît par le fond en courant.