Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 09.djvu/322

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Tacarel.

C’est mon devoir…

Madame Champbaudet.

Ce n’est pas un reproche… mais vous êtes en avance de cinq minutes…

Tacarel.

Lorsqu’il s’agit de venir près de vous… il me semble que je suis toujours en retard…

Madame Champbaudet, tendrement.

Oh ! taisez-vous !… car vous finirez par m’inspirer de l’amour… (achevant vivement) propre !!! (À part.) J’ai failli me trahir ! (Haut.) Voulez-vous que nous causions de notre petite bâtisse ? Où sont vos plans ?

Tacarel.

Ne pourrions-nous parler aujourd’hui… de choses plus sérieuses… plus intéressantes ?

Il lui prend la main et la fait asseoir à gauche.

Madame Champbaudet, à part.

Il m’a serré la main !

Tacarel.

Le voulez-vous ?… (À part.) Une grosse maman comme çà… elle ne voudra jamais se marier !… (S’asseyant près d’elle, haut.) Madame Champbaudet, depuis deux mois, vous avez bien voulu m’admettre dans le cercle de votre intimité… Je vous dois le récit de mes impressions !…

Madame Champbaudet, à part, très émue.

Il va se déclarer !

Tacarel.

Le premier jour où je vous vis, je ne pus m’empêcher de m’écrier : "Que cette femme est belle ! "