Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 09.djvu/417

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ces beaux yeux dont l’expression sommeille toujours, cette bouche gracieuse et immobile… on croit voir…

Maurice.

Une statue ?

Madame Pérugin.

La sérénité d’un beau lac… Et pourtant elle est gaie.

Maurice.

Ah ! tant mieux !

Madame Pérugin.

Elle sourit continuellement… même de choses qui ne sont pas plaisantes… Avant-hier, son maître de piano est tombé dans l’escalier… elle a souri… Quel heureux caractère !

Maurice.

Oui. (À part.) Est-ce qu’elle serait bête ?

Madame Pérugin.

Et puis elle a un esprit d’ordre ! Croyez-vous qu’elle ne peut jamais parvenir à dépenser l’argent qu’on lui donne pour sa toilette… Elle place, cette chère petite, elle met à la caisse d’épargne…

Maurice, à part.

Elle est intéressée !

Madame Pérugin.

Ah ! c’est une adorable enfant !

Maurice.

Oui… adorable…

Madame Pérugin.

Je donnerais tout au monde pour que ma fille lui ressemblât !…