Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 09.djvu/452

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Maurice.

Elle me fait l’effet d’une jolie petite salade de laitue dans laquelle on aurait oublié le vinaigre.

Duplan.

Elle est pourtant musicienne.

maurice.

Ah ! oui, parlons-en !

duplan.

Il m’a semblé qu’elle touchait du piano.

Maurice.

Trop !

Duplan.

Quoi ?

Maurice.

Trop de piano ! le matin de sept à neuf… après déjeuner de deux à quatre… et le soir de huit à dix… six heures de piano, aux applaudissements de sa famille… et toujours le même air… la Rêverie de Rosellenn. (Il fredonne l’air en grinçant.) Cela prenait les proportions d’une scie… c’était à vous rendre enragé.

Duplan.

Que tu es bête !… on fait comme moi, on n’écoute pas… (À part.) On dort.

Maurice.

Ma foi, je me suis sauvé… C’est alors que le souvenir de Lucie m’est revenu ! oh ! les brunes ! voilà les vraies femmes ! c’est gai, c’est vif, ça parle !

Duplan.

Quelquefois ça crie !