Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 09.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Muserolle.

Ma seule ambition est de pouvoir m’acquitter envers toi… C’est mon rêve !

Gargaret.

Ton rêve !… Tu ne pourrais pas rêver autre chose ? Que diable ! il y a bien encore quelques femmes vertueuses !… et je me plais à ranger la mienne dans cette… minorité !

Muserolle.

Voyons, Gargaret, raisonnons comme deux hommes pratiques… Ta femme est jeune et jolie ?

Gargaret.

Oui.

Muserolle.

Toi, tu n’es plus jeune… ne m’interromps pas… et tu n’as jamais été joli…

Gargaret.

Je suis toujours aussi joli que toi.

Muserolle.

Aussi, moi, j’ai eu mon compte… Donc, tu auras le tien.

Gargaret.

Mais…

Muserolle.

Si c’est une illusion, ne me l’ôte pas…

Gargaret.

Si tu voyais ma femme ! Un air de candeur… une figure qui respire l’honnêteté…

Muserolle.

La mienne aussi respirait l’honnêteté… Seulement elle avait la respiration très courte… Non, vois-tu, i