Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/14

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Agénor.

C’est attachant et ça n’absorbe pas.

Martin.

On peut causer… on s’arrête… on repart… c’est une voiture à volonté… Avec le bésigue, nous tuons agréablement trois heures par jour, l’un dans l’autre.

Agénor.

Oui, mais ça fait bisquer ta femme.

Martin.

Oh bien, qu’elle bisque ! si je m’abstenais de tout ce qui la fait bisquer, je ne ferais plus rien de rien !… C’est un dragon de vertu, ma femme, il faut lui rendre justice, un vrai dragon !… Eh bien, il y a des jours, ma parole, où je porte envie aux maris trompés… On les dorlote, ceux-là !… Tu as raison de rester garçon.

Pionceux, qui s’est assis derrière Martin.

Etes-vous bête !

Martin.

Comment, je suis bête ?

Pionceux, indiquant.

Quarante de bésigue.

Martin.

C’est vrai, je ne le voyais pas. (Se retournant tout à coup.) Mais je vous prie, monsieur Pionceux, de surveiller vos expressions.

Pionceux, se levant et rangeant son siège.

Bah ! devant le capitaine !

Martin.

Soit ! mais ça pourrait t’échapper devant des étrangers