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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/205

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cités exceptionnelles, j’ose le dire… me firent remarquer, les commandites s’offrirent à moi, et je devins le chef d’une des manufactures les plus importantes de la ville de Roubaix.

MADAME CHAMEROY.

Pauvre homme ! As-tu travaillé !

CHAMEROY.

Jour et nuit !… mais je ne le regrette pas, car, après vingt-trois ans de labeur, j’ai pu me retirer avec une fortune de cent cinquante mille livres de rente… c’est-à-dire trois millions.

MADAME CHAMEROY.

Chut ! plus bas !

CHAMEROY.

Pourquoi ?

MADAME CHAMEROY.

Si les domestiques t’entendaient, ils croiraient que nous sommes riches… et ils gaspilleraient tout.

CHAMEROY.

C’est juste. À propos ! Où est donc Alphonse, notre fils ?

MADAME CHAMEROY.

À la Sorbonne… il suit des cours.

CHAMEROY.

Des cours !… un garçon de vingt-deux ans… rait fabriquer ! J’espérais lui céder la maison Chameroy. C’était mon rêve !

MADAME CHAMEROY.

Qu’est-ce que tu veux ! Tout le monde n’a pas les idées tournées au commerce ; il aime à suivre des cours, cet enfant !