Rien du tout ! qu’est-ce qui peut lui manquer !… je lui ai donné pour mari un garçon charmant… toujours gai… un vrai boute-en-train… qui la conduit dans un monde… tout à fait grandiose… elle fréquente des baronnes, des comtesses…
Et des princesses, n’est-ce pas ?…
Une pierre dans mon jardin ! (Haut.) Enfin elle est toujours en fête… Elle vit au milieu des fleurs !… des girandoles !…
Mais laissez-moi donc tranquille avec vos girandoles ! Vous me faites l’effet de ces papillons qui prennent la bougie pour le jour ! Voilà ce que c’est ! vous avez voulu lancer votre fille… vous lui avez donné pour mari une espèce de joli monsieur, qui ne songe qu’à chiffonner le nœud de sa cravate… ou à conduire un cotillon… et qui, au lieu de regarder sa femme, se regarde dans la glace.
Tu es sévère avec Millancey.
Vous auriez mieux fait de la marier à un brave garçon, élevé simplement comme nous… Au moins, elle aurait un intérieur, un ménage… comme toutes les honnêtes femmes… Et elle ne passerait pas sa vie à se faner le teint, à se brûler le sang au milieu de toutes ses sauterelles de salon, qui s’intitulent baronnes, comtesses ou princesses…
Décidément, tu n’aimes pas la noblesse.