Page:Laborde - Quarante-huit heures de garde au château des Tuileries, 1816.djvu/10

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choix du général Le capitaine, pour organiser ces braves, en augmenta encore le nombre. Qu’il me soit permis d’offrir ici à ce bon citoyen, à cet excellent officier, un tribut d’hommages que mes camarades ne désavoueront point. Après avoir passé huit mois à instruire dans le service et former aux manœuvres la garde nationale, Le Capitaine a péri entraîné par la fatalité sur une terre étrangère ; mais son nom vivra longtemps dans la mémoire de ses compatriotes, de ses frères d’armes, de ses élèves.
Aussitôt que Monsieur eut passé en revue les légions, il se rendit, avec le Roi, à la séance royale de la chambre des représentants. Le poste des Tuileries fit partie du cortège. Le Roi, plus occupé du sort à venir de la France que des malheurs qui le menaçaient personnellement, réunit autour de lui les princes de sa famille, les pairs, et les représentants du royaume. « Depuis que j’ai revu ma patrie, leur dit-il, j’ai travaillé au bonheur de mon peuple ; pourrais-je, à soixante ans, mieux terminer ma carrière qu’en mourant pour lui. Je ne crains que pour la France. Celui qui veut allumer parmi nous les torches de la guerre civile vient détruire cette charte constitutionnelle que je vous ai donnée, cette charte que tous les Français chérissent, et que je jure de maintenir. Rallions-nous donc autour d’elle ; qu’elle soit notre étendard sacré ; les descendants d’Henri IV s’y rangeront les premiers, ils seront suivis de tous les bons Français[1]. À ces mots, Mgr le comte d’Artois se leva, et

  1. Moniteur du 17 mars.