Page:Laboulaye & Guiffrey - La propriété littéraire au XVIIIe siècle, 1859.djvu/622

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débit, et pour que l’édition qu’ils entreprennent mérite te préférence, ils la font exécuter d’une manière supérieure, et finissent par donner au public de vrais chefs-d’œuvre de typographie ’. Enfin , la suppression des continuations de privilège n’est point une loi nouvelle ; mais fût-elle une loi vraiment nouvelle, elle n’en est pas moins juste, au moins pour l’avenir j l’expérience en démontre l’utilité. m Plus les hommes se succèdent, plus la fraude se multiplie, et les règlements doivent, en conséquence, se multiplier dans une égale proportion : ce qui est bon dans un temps n’a plus le même avantage dans un autre, et la multiplicité des obus appelle une nouvelle législation.

Si le premier point de vue, sous lequel nous avons fait envisager la librairie, peut déterminer quelques esprits, le second paraîtra peut-être aussi favorable que le premier, et ne mérite pas moins d’attention. Nous ne pouvons cependant vous le dissimuler, l’usage a prévalu, et la véracité de notre ministère nous oblige d’avouer que h transmission de la propriété de la main de l’auteur dans celle de l’imprimeur ou du libraire, est au moins reconnue depuis le milieu du siècle dernier. Par une suite de cette propriété reconnue, les manuscrits sont devenus des effets commerçâmes, comme une terre, comme une rente, comme une maison ; ils sont passés des pères aux enfants, avec le privilège qui eu était l’accessoire ; ils ont été donnés en dot, ils ont été vendus, cédés, transportés. Tel est depuis longtemps l’usage du commerce de la librairie, et les droits du dernier propriétaire ont 1. On en appelle à l’expérience. Lorsque le propriétaire d’un, manuscrit a fait une belle édition d’un livre, un contrefacteur en (ait une autre don ! il fnxninue le caractère, et par conséquent les volumes : il épargne sur le papier ; et le bon marché de la sienne fait aussitôt cesser la vente de l’édition originale } parce que les curieux de belles éditions ne font pas le nuis grand nombre, le général au contraire est pour le bon marché. De belles ahji*«i* de Barbou ont vingt ou vingt-cinq ans d’impression et ne sont pas consommées» Les inconvénients de la concurrence seraient les mêmes que ceux frnonftfif dans le préambule de la déclaration de 1649, cité page 645.