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À l’assemblée le plein pouvoir législatif ; mais le gouverneur a un droit de veto ; et nulle loi n’est valide qu’autant qu’elle est ratifiée par la compagnie de Londres. Par contre (et cette disposition, aussi juste que bien entendue, mérite d’être remarquée), aucun des ordres de la compagnie de Londres ne peut obliger la colonie avant d’être ratifié par l’assemblée.

Quant aux cours de justice, il leur fut enjoint de suivre les lois et les formes anglaises ; c’était le rétablissement du jury, c’était l’abolition des cours martiales qu’on avait établies de l’avis de Bacon, et que défendait le comte de Warwick, déclarant que nul jugement n’était plus noble qu’une sentence militaire, puisque c’étaient des soldats, des hommes d’épée, qui prononçaient. Les planteurs préféraient déjà être traités en citoyens plutôt qu’en gentilshommes.

Ainsi, dès que la colonie se sentit vivre, il lui fallut les libertés de la terre natale, les deux prérogatives qui font la gloire et la grandeur du citoyen anglais : le libre gouvernement, le jugement par jurés.

Dès lors, les Virginiens ne furent plus les agents, les serviteurs d’une compagnie, mais des hommes libres, des Anglais, des citoyens ; depuis lors aussi la prospérité de la colonie a pu être troublée par les événements du dehors, par les incursions des Indiens, par la mauvaise police du